vendredi 11 septembre 2015



LA LUTTE :




Les origines de la lutte remontent aux premiers hommes. À cette époque lointaine, elle ne se présentait pas sous l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui. Elle n'était pas un loisir sportif, un besoin d'évasion ou de détente sociale, mais un moyen pour survivre. C'est par la lutte que les hommes protégeaient leurs vies; c'est par la lutte qu’ils se procuraient la nourriture. Et lorsque l'homme apprit à faire le feu, à cultiver la terre, à façonner des outils en métal, à domestiquer les animaux, la lutte acquit progressivement un nouvel aspect: celui de moyen pour se divertir. En outre, les gens commençaient à recourir à la lutte pour prouver leur force, pour voir qui est le plus fort. La lutte servait fort souvent de moyen pour décider du choix des chefs de tribus et des chefs de guerre. Les plus forts, les vainqueurs dans les compétitions de lutte étaient fêtés en grande pompe, leurs prouesses étaient narrées dans des chansons et des légendes, des monuments étaient érigés à leur intention.
Il existe donc autant de styles de lutte que de peuples sur la terre. Mais au fait, qu’est-ce que la lutte ?


Définition

La Lutte est un affrontement un contre un, organisé dans le temps et dans l'espace, où le corps est cible et moyen d'action et dont le but est de plaquer les deux omoplates de l'adversaire au sol pendant deux à trois secondes : c'est le tombé.

Pour réaliser le tombé il faut d'abord adopter une attitude dynamique préparatoire à l'attaque et à la défense, la garde.

Ensuite trois actions fondamentales doivent se succéder :
  • Contrôler son adversaire, c'est à dire le saisir pour agir sur lui. Différents contrôles sont possibles ;
  • Pour amener l'adversaire au sol, les techniques (ou " formes de corps ") réalisables sont le décalage, le hanché, le passage dessous, l’arraché, la souplesse ;
  • Enfin pour immobiliser quelques  secondes l'adversaire et donc réaliser le tombé on utilise les «  finales ».
Des points peuvent aussi être marqués grâce à des mises en danger (orientation de la ligne des épaules vers le sol) .

Problème fondamental :

 Gérer un rapport de force en sa faveur dans une situation conflictuelle d'opposition réciproque par l'intermédiaire de la percussion ou de la préhension, dans le but de
renverser un adversaire sur le dos et de l'y maintenir.

Enjeux  de formation :

Pratiquer la lutte c'est
  • gérer la sécurité dans un rapport conflictuel (sécurité passive : Les interdits; sécurité active : ne pas lâcher son contrôle dans l'action, par exemple) ;
  • mobiliser et développer les ressources bioénergétiques (force, vitesse, souplesse, endurance) ;
  • développer des ressources informationnelles et décisionnelles dans des situations à forte incertitude événementielle.
Plus particulièrement, c'est solliciter la dimension affective et sociale dans une relation conflictuelle étroite par l'acceptation des contacts, chocs, par le respect de l'adversaire dans le souci de son intégrité physique, par le respect des règles de vie régissant ces activités physiques sportives.



LA LUTTE, UNE PLURALITÉ SINGULIÈRE: Contexte camerounais

Au Cameroun, pour la plupart des camerounais, la lutte se résume en  luttes traditionnelles. Il nous a été donné de constater que même ces luttes traditionnelles ne sont pas vraiment connues du public, et pourtant, la lutte est avant tout un trait culturel dans notre pays.

 Le Cameroun regorge de six (06) grands foyers de lutte répertoriés par Monsieur NLONG Nicolas, concentrés dans les régions du Littoral, du Sud-ouest, du Centre, de l’extrême Nord, du Sud :

Littoral : Bassa, Douala, Bakoko, Pongo, Ewodi, Malimba, Abo’o, Mbôô…

Sud-ouest : Bakwéri, Bakossi, Bayangué.

Centre : Eton, Bassa, Ewondo, Bafia.

Sud : Bulu, Batanga, Bassa.

Extrême-Nord : Massa, Toupouri, Mousgoum.

Il semble que les luttes traditionnelles sous leur forme ludique aient toujours existées au Cameroun, mais néanmoins avec quelques différences d'une région à l'autre. Dans le littoral, chez les Bassa (massing), les Douala, Malimba, Pongo, Mbôô, Abo’o (besua) ; et dans le centre, chez les béti (messing) ; la technique porte sur le corps de l'opposant avec les bras et les jambes. La victoire est obtenue dès que l'adversaire est terrassé, quel que soit l'endroit du corps qui touche le sol ; ainsi le trébuchement rattrapé par les mains au sol est une défaite. Par contre, les Bakwéri (beswa) qui luttent très bas prennent appui au sol avec une ou deux mains pendant l'approche et la garde, la victoire est obtenue lorsque l'adversaire terrassé touche le sol avec le tronc.

Au-delà de la tradition, de la culture, d’autres styles de lutte ont fait leur apparition au Cameroun dans les années 1970, notamment les luttes libre et gréco-romaine, la lutte africaine (codifié en 1989), la lutte féminine (2000).

Forte de cette diversité, de cette plurielle singularité, la lutte a tout pour sortir de l’ombre et devenir un sport majeur en Afrique et dans le monde.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Dites nous ce que vous pensez