LA LUTTE :
Les origines de la lutte remontent aux premiers
hommes. À cette époque lointaine, elle ne se présentait pas sous l'aspect que
nous lui connaissons aujourd'hui. Elle n'était pas un loisir sportif, un besoin
d'évasion ou de détente sociale, mais un moyen pour survivre. C'est par la
lutte que les hommes protégeaient leurs vies; c'est par la lutte qu’ils se
procuraient la nourriture. Et lorsque l'homme apprit à faire le feu, à cultiver
la terre, à façonner des outils en métal, à domestiquer les animaux, la lutte
acquit progressivement un nouvel aspect: celui de moyen pour se divertir. En
outre, les gens commençaient à recourir à la lutte pour prouver leur force,
pour voir qui est le plus fort. La lutte servait fort souvent de moyen pour
décider du choix des chefs de tribus et des chefs de guerre. Les plus forts,
les vainqueurs dans les compétitions de lutte étaient fêtés en grande pompe,
leurs prouesses étaient narrées dans des chansons et des légendes, des
monuments étaient érigés à leur intention.
Il existe donc autant de styles de lutte que de
peuples sur la terre. Mais au fait, qu’est-ce que la lutte ?
Définition
Pour
réaliser le tombé il faut d'abord adopter une attitude dynamique préparatoire à
l'attaque et à la défense, la
garde.
- Contrôler son adversaire, c'est à dire le saisir pour agir sur lui. Différents contrôles sont possibles ;
- Pour amener
l'adversaire au sol, les techniques (ou " formes de corps ")
réalisables sont le décalage, le hanché, le passage dessous, l’arraché, la
souplesse ;
- Enfin pour immobiliser
quelques secondes l'adversaire et
donc réaliser le tombé on utilise les « finales ».
Problème fondamental :
Gérer un rapport de force en sa faveur dans une situation conflictuelle d'opposition réciproque par l'intermédiaire de la percussion ou de la préhension, dans le but de renverser un adversaire sur le dos et de l'y maintenir.
Enjeux de
formation :
Pratiquer la lutte c'est
- gérer
la sécurité dans un rapport conflictuel (sécurité passive : Les interdits;
sécurité active : ne pas lâcher son contrôle dans l'action, par exemple) ;
- mobiliser
et développer les ressources bioénergétiques (force, vitesse, souplesse,
endurance) ;
- développer
des ressources informationnelles et décisionnelles dans des situations à
forte incertitude événementielle.
Plus particulièrement, c'est solliciter la
dimension affective et sociale dans une relation conflictuelle étroite par
l'acceptation des contacts, chocs, par le respect de l'adversaire dans le souci
de son intégrité physique, par le respect des règles de vie régissant ces
activités physiques sportives.
LA LUTTE, UNE PLURALITÉ SINGULIÈRE: Contexte camerounais
Au Cameroun, pour la plupart des
camerounais, la lutte se résume en luttes traditionnelles. Il nous a été donné
de constater que même ces luttes traditionnelles ne sont pas vraiment connues du public,
et pourtant, la lutte est avant tout un trait culturel dans notre pays.
Le
Cameroun regorge de six (06) grands foyers de lutte répertoriés par Monsieur NLONG Nicolas, concentrés dans les régions du Littoral, du Sud-ouest,
du Centre, de l’extrême Nord, du Sud :
Littoral : Bassa, Douala, Bakoko, Pongo,
Ewodi, Malimba, Abo’o, Mbôô…
Sud-ouest : Bakwéri, Bakossi, Bayangué.
Centre : Eton, Bassa, Ewondo, Bafia.
Sud : Bulu, Batanga, Bassa.
Extrême-Nord : Massa,
Toupouri, Mousgoum.
Il semble que les luttes traditionnelles sous
leur forme ludique aient toujours existées au Cameroun, mais néanmoins avec
quelques différences d'une région à l'autre. Dans le littoral, chez les Bassa
(massing), les Douala, Malimba, Pongo, Mbôô, Abo’o (besua) ; et dans le
centre, chez les béti (messing) ; la technique porte sur le corps de
l'opposant avec les bras et les jambes. La victoire est obtenue dès que
l'adversaire est terrassé, quel que soit l'endroit du corps qui touche le sol ;
ainsi le trébuchement rattrapé par les mains au sol est une défaite. Par
contre, les Bakwéri (beswa) qui luttent très bas prennent appui au sol avec une
ou deux mains pendant l'approche et la garde, la victoire est obtenue lorsque
l'adversaire terrassé touche le sol avec le tronc.
Au-delà de la tradition, de la culture, d’autres
styles de lutte ont fait leur apparition au Cameroun dans les années 1970,
notamment les luttes libre et gréco-romaine, la lutte africaine (codifié en 1989),
la lutte féminine (2000).
Forte de cette diversité, de cette plurielle singularité, la lutte a tout pour
sortir de l’ombre et devenir un sport majeur en Afrique et dans le monde.
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